Écrans, consoles et écriture : comprendre pour mieux accompagner nos enfants
Les écrans font aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien. Télévision, tablettes, smartphones, consoles de jeux… nos enfants y sont exposés très tôt. Mais quel impact cela peut-il avoir sur leur développement, notamment sur la motivation, la concentration, la gestion des émotions… et l’écriture ?
🧠 Les effets des écrans sur le cerveau des enfants
Lorsque l’enfant est devant un écran, cela stimule intensément la production de dopamine, l’hormone du plaisir. Cette gratification immédiate se fait sans effort, sans frustration, sans attente.
Or, le cerveau de l’enfant a besoin d’expériences progressives pour se développer :
créer des connexions neuronales solides,
apprendre à gérer la frustration,
exercer sa concentration,
construire des routines d’apprentissage.
Face à une surstimulation, le cerveau finit par rejeter tout ce qui demande un effort : lire, écrire, persévérer… deviennent des tâches perçues comme « trop dures », « ennuyeuses » ou « inutiles ».
💬 « J’ai pas envie » – « C’est compliqué » – « C’est nul » : ces expressions sont souvent le reflet d’un cerveau qui s’habitue à obtenir tout, tout de suite.
Les écrans peuvent également perturber la capacité de l’enfant à réguler ses émotions. Attendre, patienter, se calmer, rebondir après un échec… sont autant de compétences essentielles à l’école, mais qui ne se développent pas devant un écran.
🎮 Consoles : plaisir sans limite, mais à quel prix ?
Les jeux vidéo modernes sont souvent conçus pour capter l’attention le plus longtemps possible. Pas de début, pas de fin, pas de pauses naturelles.
Conséquences :
perte de la notion du temps,
difficulté à s’engager dans une tâche structurée ou progressive,
baisse de motivation pour les activités scolaires.
Et ce n’est pas tout : tenir une manette n’équivaut en rien à tenir un crayon.
L’écriture nécessite :
une bonne ouverture entre le pouce et l’index,
une motricité fine précise,
une posture stable et adaptée.
Or, l’usage intensif de la manette favorise des gestes rapides et saccadés, des pouces repliés, et une posture statique prolongée, peu compatibles avec les exigences de l’écriture.
Chez les plus jeunes, cela peut même retarder le développement de certains gestes fondamentaux.
Oui, mais moi, parent, j’ai regardé la télé et ça ne m’a jamais posé de problème !
Il est vrai que beaucoup de parents pensent cela. Cependant, les contenus visuels que regardent les enfants aujourd’hui ont beaucoup changé, et il est important de replacer ces observations dans le contexte actuel.
Aujourd’hui, les contenus visuels que regardent les enfants et adolescents ont évolué de manière significative par rapport aux générations précédentes :
Séquences plus rapides : les vidéos et programmes pour enfants utilisent des enchaînements très rapides d’images et de plans, sollicitant le cerveau en permanence.
Temps d’écran plus longs : l’exposition quotidienne est bien plus importante qu’à l’époque de la télévision traditionnelle.
Contenus interactifs et stimulants : les vidéos courtes et les jeux procurent une gratification immédiate qui peut rendre plus difficile le passage à des activités calmes et structurées, comme la lecture ou l’écriture.
Ainsi, même si nos expériences personnelles semblaient anodines, le contexte actuel est très différent et peut impacter la concentration, la patience et la motivation des enfants.
Chez les plus jeunes, cela peut même retarder le développement de certains gestes fondamentaux.
Et chez vous ?
Avez-vous mis en place des règles pour encadrer les écrans ? Observez-vous un impact sur la concentration ou la motivation de votre enfant ?
Chaque famille fait de son mieux, et vos expériences sont précieuses. N’hésitez pas à en parler lors d’un accompagnement en graphothérapie.
Que proposer à la place ?
L’objectif n’est pas d’interdire les écrans ou les jeux vidéo, mais d’en comprendre les effets pour mieux les doser. À la maison, il est possible de favoriser des activités riches, variées et constructives :
Jeux libres
Activités manuelles
Lecture partagée
Jeux de construction ou de société
Activités en extérieur
Et même… l’ennui ! C’est un moteur puissant pour l’imagination.
Comprendre le fonctionnement du cerveau de l’enfant, c’est déjà l’aider à grandir autrement.